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Pierre Rimbert, Rédacteur en chef du Monde diplomatique |
L’internet a toujours été perçu
comme un lieu de liberté, un espace où l’on peut s’exprimer librement. Mais
depuis l’été 2013, la communication numérique est contrôlée.
Les courriers
électroniques, les données informatiques sont surveillés par les grandes entreprises numériques de
l’Occident. L’affaire Snowden en est une illustration. Des intellectuels
parlent même d’une double facette d’Internet.
"Comme la plupart des nouvelles
technologies qui ont été introduites
depuis trois siècles, l’information numérique présente un double visage. D’un côté, un visage sympathique, avenant qui prend la forme de services gratuits,
qui facilitent la vie (…). Il existe une autre face. Une face plus sombre,
moins facile à visualiser car il nous faut regarder au-delà des pages d’accueil
souriantes, des smartphones rutilants " affirme Pierre Rimbert, rédacteur
en chef du Monde diplomatique.
Il s’exprimait lors d’une
conférence ayant pour thème « Espoirs et déboires de l’information
numérique ». Ce premier carrefour d'actualité de l'année universitaire 2014-2015 organisé par le Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI) s’est tenue ce mercredi 12 novembre à l’Ucad 2.
La surveillance sur Internet ne
se fait pas uniquement derrière les écrans et avec des logiciels. Le contrôle du monde numérique est également
physique. Les services secrets et de renseignements infiltrent les données de
nombreux internautes grâce à la collaboration des entreprises de la Silicone
Vallée (Facebook, Google, Yahoo…). Les services de contrôle travaillent
pour des gouvernements, de grands groupes industriels, de personnalités
influentes etc.
"L’univers numérique ne se
distingue pas des autres domaines où se pose la question du pouvoir et que
derrière les sites d’information, les journaux en ligne, les réseaux sociaux,
la collecte massive de données, se joue un jeu déjà ancien (…). Des
groupes industriels, des Etats tendent d’imposer leur vision de l’avenir, leur
vision de la science, de l’économie, du journalisme et de la démocratie " a-t-il martelé. Dès lors "le contrôle du monde numérique est aussi notre
affaire" a-t-il ajouté.