Depuis quelques années,
l’administration du Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information
(CESTI) organise des visites guidées. Ces dernières permettent aux étudiants en
journalisme de mieux connaitre les organes de presse dans lesquels ils seront
appelés plus tard à exercer leur métier
.C’est dans ce cadre qu’a eu lieu l’excursion du jeudi 10 avril au quotidien LeSoleil. Retour sur ce qui a marqué cette sortie.
Il est 16h dans les locaux du
journal Le Soleil sis à Hann, les étudiants de la 44è promotion du CESTI sont
accueillis par Daouda Mané, rédacteur en chef central du journal Le Soleil. Très
heureux de rencontrer les étudiants, il commence par les féliciter pour leur
réussite au concours d’entrée au CESTI, qui est très sélectif.
Chargé de cette visite, Daouda
Mané a procédé à la présentation du journal. L’histoire du journal remonte à 81
ans. Descendant de deux anciens journaux
que sont Paris-Dakar (1933-1961) et Dakar-Matin (1961-1970), le journal est
né sous le nom de « le Soleil »
en mai 1970. Le journal tient son
appellation du premier président sénégalais, feu Léopold Sédar Senghor.
Ainsi, étant homme de lettres et agrégé
en grammaire, le président Senghor veillait sur les parutions du journal et
fustigeait certaines fautes que faisaient les journalistes.
La qualité de l’écriture qu’exigeait le
président Senghor se perpétue jusqu’aujourd’hui. En effet, avant la parution du
papier du journaliste, le chef de service et les correcteurs sont chargés de veiller aux
fautes et incorrections. Puis c’est au rédacteur en chef de relire entièrement
le journal. La moindre erreur dans les parutions fait l’objet de remarques
venant d’ambassadeurs, de professeurs
d’universités…
Le Soleil, premier quotidien national a connu
sept directeurs généraux depuis sa création.
Le premier directeur général du Soleil a été le journaliste et ancien
ambassadeur Aly Dioum, décédé en février dernier. Ensuite il y a eu Bara Diouf ;
Alioune Dramé, actuel directeur de la Communication ; Ibrahima Gaye ;
El Hadj Kassé ; Mamadou Sèye. L’actuelle
direction générale est assurée est par Cheikh Thiam en fonction depuis septembre
2009. Le directeur général doit toujours être un journaliste et est désigné par
l’Etat.
Les 50% des actions du Soleil sont détenus par
l’Etat. Ses autres actionnaires sont la
Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), la mairie de Dakar, la Société National
des Eaux du Sénégal (SONES). Accusé d’être au service du gouvernement, Daouda Mané a souligné que Le Soleil ne reçoit aucune pression
politique et financière. Il précise : « Nous sommes indépendants. Le
Soleil est un organe parapublic avec autonomie de gestion car c’est nous même
qui payons nos employés grâce aux publicités, aux appels d’offres. Nous ne
sommes pas des fonctionnaires de l’Etat ».
Néanmoins comme tout organe de service public,
le Soleil reçoit une subvention de l’Etat appelée le « manque à gagner ».
Les retards dans l’acquisition de cette subvention, font que le journal vit
pratiquement par ses « propres moyens » ajoute Daouda Mané. Le
rédacteur en chef central indique que
leur leitmotiv est « de conscientiser, donner des informations justes,
vérifiées, vérifiables et diversifiées ».
Le Soleil compte environs 165
employés dont 78 dans les rédactions et
les autres évoluent dans l’administration. Les 95% des journalistes du Soleil
sont des diplômés du CESTI et parmi eux 5 femmes. Grâce à ses correspondants,
il couvre tout le territoire sénégalais sauf la région de Matam.
Le contenu du journal est disséqué
tous les jours par les chefs de services adjoints et grands reporters. Cette réunion permet de revoir les articles déjà
parus, et faire les critiques puis voir ceux à améliorer. Il y a également une
autre réunion qui sert à décliner les grandes lignes du journal qui doit
paraitre, à décider des articles à y mettre.
Les étudiants ont rencontré Cheikh
Alioune Amar, chef du service international ; Khalifa Ababacar Dieng, chef
du service des régions ; Alassane Diawara, chef adjoint du service pour
les grands reporters et rédacteurs en chef, Adama MBodj, chef adjoint du desk
économie. Les étudiants sont également passés par les services de l’infographie,
de montage, de correction, des sports, de documentation et d’archives…. Ils ont
aussi fait connaissance avec des journalistes
comme Idrissa Sané, Oumar Ba, Mbaye Sarr Diakhaté, vice-président de
l’amicale des anciens Cestiens…
Depuis 2008, les tirages du
journal se font à l’imprimerie Tandian. Les frais d’impression revenaient ainsi
à près de 200 millions de FCFA par an. La panne qu’a connue l’imprimerie du Soleil a quelques fois
entrainé la baisse du nombre d’exemplaires: de 25000 à environs 15000
exemplaires par jour. L’acquisition de la nouvelle imprimerie permettra
d’effectuer plus de tirages et de faire plus de bénéfices.
Pour cette première visite d’un
organe de presse, les futurs
journalistes de la 44è promotion du CESTI ont reçu les encouragements et les
conseils des professionnels du journal le Soleil .Ils leur ont conseillé entre
autre le respect de l’éthique et de la déontologie, l’esprit critique, le sens
de la responsabilité, le professionnalisme, la polyvalence dans le métier… Le directeur général préconise : « Vous
devez pas prendre toute chose pour argent comptant. Vous devez éviter les
propos qui heurtent le public. Il faut toujours respectant votre lecteur. Il
faut rester crédible et être à équidistance
de tous les centres de pouvoir car nous sommes des sentinelles ».
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