lundi 12 janvier 2015

« Les nouveaux chiens de garde » démasquent la presse

« Les nouveaux chiens de garde » est un documentaire français réalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat.  Produit en 2011, il critique l’influence qu’ont les groupes financiers sur les médias et fustige l’implication des journalistes dans la politique et dans le secteur économique. Il met en scène des journalistes comme Arlette Chabot, Laurence Ferrari, David Pujadas, Claire Chazal…

Le film s’inspire des œuvres « Les chiens de garde » de Paul Nizan et de « Les nouveaux chiens de garde » de Serge Halimi. Dans son ouvrage, Paul Nizan dénonce les philosophes et les écrivains de son époque qui usent de leur statut d’intellectuel pour s’imposer comme des gardiens de l’ordre établi. Aujourd’hui ces gardiens sont les journalistes, éditorialistes, experts médiatiques etc.

Ces nouveaux chiens de garde, qui revendiquent  l’indépendance, l’objectivité et le pluralisme, manipulent l’information et se livrent à la marchandisation de celle-ci. Ils se proclament comme ‘’contre-pouvoir ‘’ mais sont au fond les vecteurs des idéologies du pouvoir en place.

Derrière les organes de presse comme TF1, France Inter, RTL, Libération, Europe 1 … se cache le pouvoir du capital représenté par de grands groupes financiers comme Lagardère, Bolloré, Bouygues, Dassault etc. « Aujourd’hui (…) les médias sont sur l’influence exclusive ou extrêmement importante d’un pouvoir qui n’a pas pour objectif d’informer, de fournir ce qui représente les chartes de la déontologie mais simplement de guider la politique, de guider l’opinion. »  a déploré Renaud Lambert, journaliste au Monde diplomatique et par ailleurs l’un des scénaristes du film.

Le succès d’un film qui dérange

Ce documentaire qui a coûté environs 700 000 euros, n’a pas reçu le soutien du monde médiatique français car il met à nu les pratiques de l’audimat, qui pèsent sur le champ journalistique. Il est « une claque, une gifle adressée aux adversaires » du monde des médias. Toutefois, le film a enregistré 250 000 entrées et a été diffusé sur deux chaînes de télévision qui avaient auparavant refusé de le financer. Il a contribué à la prise de conscience du public, du poids politique des médias. Il  a été l’objet de près de 500 débats.
 
La réussite de ce film ne marque pas la fin de la lutte car « le journalisme est un sport de combat qui se mène au sein des rédactions, en dehors des rédactions, qui se mène par les journalistes et aussi par l’ensemble des personnes intéressées par l’information c'est-à-dire les citoyens » a martelé M. Lambert.


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